Homophobie dans les stades de foot : le CSA met en garde Canal+ après la diffusion de chants homophobes adressés à l’un de ses chroniqueurs

Homophobie dans les stades de foot : le CSA met en garde Canal+ après la diffusion de chants homophobes adressés à l’un de ses chroniqueurs
Le CSA a adressé ce jour une mise en garde à l’endroit de Canal+, suite à la diffusion, en février dernier, d’une séquence dans laquelle un chroniqueur de l’émission J+1, Julien Cazarre, reprenait, avec humour, des chants homophobes qui lui étaient directement adressés. Une plainte avait été déposée par l’association Rouge Direct.

Quand Julien Cazarre tourne en autodérision des chants homophobes qui lui sont adressés par des supporteurs marseillais, certains s’en amusent, mais pas l’Association Rouge Direct. Militant contre l’homophobie en milieu sportif, le collectif a en effet saisi le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, dénonçant une banalisation de l’homophobie. Pour Julien Pontes, porte-parole de l’association, la séquence incriminée n’aurait jamais dû être diffusée par Canal+.

« Julien Cazarre est un pédé»

C’est en substance, le chant objet de la présente polémique. Alors qu’il se rapproche de la tribune marseillaise après le match OM-Metz du 3 février 2017, Julien Cazarre, chroniqueur de Canal + est pris à parti par un groupe d’ « ultras » de l’Olympique de Marseille qui le reconnaissent. Ceux-ci entonnent alors des chants à caractère homophobe. Voulant tourner en dérision ses vis-à-vis, le chroniqueur rigole et reprend le chant en chœur avec eux.

Diffusée le 5 février 2017 dans l’émission J+1, la séquence en a fait rire beaucoup. Mais le CSA, réuni en séance le 28 juin dernier, a décidé de rappeler la chaîne à l’ordre. Pour l’autorité de l’audiovisuelle, l’attitude du chroniqueur tend à banaliser l’homophobie, et la tentative de faire de l’humour pour dénoncer le comportement des supporters incriminés pourrait être mal perçue. En clair, Julien Cazarre s’y est mal pris et Canal+ n’aurait pas dû diffuser une telle séquence.

Pour le collectif Rouge Direct, cette décision du CSA met en lumière les chants à caractère homophobe qui sont de plus en plus fréquents dans les rangs des supporteurs des équipes de Ligue 1, et met donc les autorités nationales du sport face à leurs responsabilités.