Répression de la presse occidentale en Turquie : Loup Bureau mis en examen pour « terrorisme »

Répression de la presse occidentale en Turquie : Loup Bureau mis en examen pour « terrorisme »
Après avoir été placé en garde à vue pendant une semaine, le journaliste indépendant français Loup Bureau a été mis en examen et est incarcéré depuis le 1er août, dans une prison turque. Le français de 27 ans est accusé de « participation à un groupe terroriste », accusation en rapport avec un reportage datant de 2013.

Arrivé en Turquie le 17 juillet dernier dans le cadre de l’un de ses reportages, le journaliste indépendant Loup Bureau a été arrêté par la police locale, non loin de la frontière avec la Syrie et l’Irak. Il était alors reproché au jeune français de travailler dans le pays sans autorisation. Mais pendant la garde à vue qui durera finalement une semaine, les choses se compliquent. La police locale découvre que Loup Bureau a réalisé, en 2013, un reportage au contact des combattants kurdes des YPG dans le nord de la Syrie, pour le compte de TV5 Monde. Il n’en faut pas plus pour que le journaliste français soit accusé de « terrorisme ». Les combattants des YPG sont en effet considérés par les autorités turques, comme des terroristes. Loup Bureau est alors mis en examen, puis incarcéré, depuis le mardi 1er août, dans la prison de Sirnak.

De nombreux appels à libération

Rapidement mises au courant de l’affaire, les autorités françaises sont à pied d’œuvre afin de faire bénéficier à leur ressortissant, de la protection consulaire. Maître Pradel, avocat de Loup Bureau, a pour sa part, déjà dépêché un avocat turc pour assurer sa défense. Une prochaine audience est en effet prévue dans les jours à venir ; audience au cours de laquelle une demande de libération pure et simple sera formulée.

En attendant, la société civile et internationale se mobilise déjà pour réclamer la remise en liberté du journaliste français. En plus des responsables de RSF (Reporters Sans Frontières) qui sont déjà montés au créneau pour dénoncer les nombreuses arrestations arbitraires dont sont victimes les journalistes occidentaux en Turquie depuis quelques mois, plusieurs syndicats de journalistes français ont « exigé » une intervention rapide du gouvernement français pour un règlement de cette situation.